vendredi 1 mai 2015

le choix de ses ouvertures

Les joueurs ont de multiples possibilités d'ouvertures à leur disposition.
 
Le débutant ne doit pas chercher à les apprendre toutes; ce serait un travail fastidieux et d'un intérêt relatif.
 
A ce stade, il est conseillé de retenir une ou deux ouvertures et d'en étudier les variantes, c'est à dire les coups suivants.
Comme chacun sait, qui trop embrasse, mal étreint.


mercredi 7 janvier 2015

Conseils généraux



Il faut appliquer les conseils qui vont suivre à chaque coup, sans relâcher son attention. Cela demande de la discipline. La discipline est ce qui fait gagner les armées malgré des forces ou une situation défavorable. La discipline est ce qui fait tenir contre un adversaire plus fort en attendant qu'il fasse une erreur. Pour garder sa discipline, il faut bien respirer, bien s'être hydraté, bien être nourri, et être bien reposé (sommeil, stress). Une hygiène de vie saine (non toxicomanie, sport) est indispensable.

A tous les niveaux



Parmi les conseils généraux, on peut lister les conseils suivants :

  • Dès le début :
    • Développez vos pièces moyennes (cavaliers, fous) et ne construisez pas d'attaque avec uniquement vos pions.
    • Occupez (École classique) et contrôlez école (hypermoderne) le centre.

  • En cours de partie :
    • Protégez toujours vos pièces par plusieurs autres.
    • Cherchez les pièces attaquables, celles facilement protégeables, celles qui le sont moins, tant chez vous que chez votre adversaire.
    • Cherchez les alignements et les autres types de faiblesses, pour trouver les attaques doubles, les enfilades, les clouages...
    • Bloquez les pièces de vos adversaires, limitez leurs déplacements.
    • Attaquez les pièces de vos adversaires par plusieurs des vôtres.
    • Les cases importantes doivent être contrôlées par plusieurs des vôtres.
    • N'oubliez pas que lorsque vous déplacez une pièce, vous lui faites quitter une case. (Cette pièce en protégeait probablement plusieurs autres, elle bloquait un alignement...) Ensuite, vous la faites atterrir sur une autre (Est-elle menacée ?).
    • Demandez-vous comment répondra votre adversaire.
    • Parmi les coups à envisager pour vous et votre adversaire, il faut chercher tous les échecs, toutes les prises, en plus des coups évidents.
    • Attaquez les positions ennemies avec plusieurs pièces, et pas une seule qui fera tout le travail.
    • Gardez ou prenez l'initiative : les jeux à somme nulle et à information complète l'exigent pour gagner, et cela suffit souvent, en appliquant la bonne méthode.
    • Déconcentrez l'adversaire en attaquant d'un coté, puis de l'autre. (Mais pas en faisant du bruit, en crachant sur l'échiquier... car ce serait un manque de respect inadmissible pour votre adversaire.)
    • Vous avez trouvé un bon coup ? Cherchez-en un meilleur ! La faiblesse que vous venez de découvrir dans le jeu de votre adversaire peut probablement être mieux exploitée.

  • En fin de partie :
    • Si vous êtes en défense, protégez votre roi, cherchez la nulle si vous êtes acculé.
    • Si vous attaquez, poussez le roi adverse sur un bord, ou dans un coin, pour le bloquer.

Si vous et votre adversaire êtes de bon niveau chacun

La différence se fera sur peu de chose.

  • Laissez un pion d'apparence un peu faible mais sans importance comme appât, pour que votre adversaire y épuise ses ressources et son temps, pendant que vous l'attaquez. Attention, c'est très risqué.
  • Roquez du coté opposé à celui de votre adversaire, pour envoyer contre le roi adverse des pions soutenus par vos deux tours. Cette méthode implique de ne pas avoir échangé de matériel, car vos pions attaquant le roi auront besoin d'aide.

samedi 3 janvier 2015

Le cerveau des joueurs d'échecs


Cérébral par excellence, le jeu d’échecs est une activité ludique dotée de mécanismes d’analyse étonnants. En identifiant les régions du cerveau mobilisées lors d’une partie, les chercheurs espèrent mettre à jour les dispositifs décisionnels des meilleurs joueurs, mais aussi comprendre les vertus du célèbre damier sur notre système cognitif. Il semble dès à présent certain que la qualité du joueur d’échecs noue compétences spatiales et raisonnements analogiques. Par Valérie Buron

Inde, 3 000 ans avant J.-C. Le roi Belkib s’ennuie. Il promet d’offrir à celui qui saura le distraire la récompense de son choix. Le sage Sissa lui présente un nouveau jeu de 64 cases, qui enthousiasme immédiatement le roi. En échange, le sage choisit de recevoir des grains de blé. Sissa propose au roi de disposer les grains sur les cases du jeu, en doublant la quantité de grains d’une case à une autre. Ainsi, la première case contiendra un seul grain, la deuxième deux grains, la troisième quatre et ainsi de suite jusqu’à la soixante-quatrième case. Surpris de cette requête qu’il juge modeste, Belkib accepte… Erreur! Car pour exaucer le vœu de Sissa, le roi devra fournir au total 2 64 – 1 grains! Ce qui représente plus de 18 milliards de milliards de grains, l’équivalent de la France recouverte de plusieurs centimètres de blé! C’est ainsi que naquit l’une des plus anciennes et fantasques légendes des échecs. Les raisonnements stratégiques et règles du jeu d’échecs du sage Sissa ont passé les millénaires et les civilisations. Cinq mille ans plus tard, des scientifiques suscitent un nouvel intérêt autour du damier. Ils peuvent enfin comprendre et identifier les zones du cerveau qui travaillent lorsque l’on joue aux échecs, et ainsi en analyser les faiblesses et les vertus! Un intérêt né de l’hypothèse selon laquelle le jeu a un impact sur notre système cognitif et peut en améliorer son fonctionnement. La pratique du jeu offrirait donc un profit, mais qui n’est, selon le Pr Thierry Ripoll, directeur du Département de psychologie cognitive et expérimentale de l’Université de Provence, pas propre aux échecs. « Si l’on s’investit beaucoup aux échecs, on va développer la concentration, la planification, la capacité à être attentif pendant longtemps à quelque chose dont on a besoin dans tous les domaines de l’activité cognitive. Jouer aux échecs peut donc conduire à améliorer nos compétences cognitives, mais on peut obtenir le même résultat en apprenant une autre activité. Ce que l’on exploite avec le jeu d’échecs, c’est une compétence très générale ». Rien de surprenant quand on sait que les échecs requièrent aussi de l’intelligence créatrice, des capacités d’exploration spatiale, de raisonnement logique et de mémorisation.

Les compétences spatiales priment
Cette multiplicité de compétences peut expliquer de façon logique et paradoxale pourquoi si peu d’études se sont penchées sur la recherche des corrélas neuronaux dans la pratique des échecs. Logique, car séparer les différentes facultés requises dans le jeu d’échecs est assez complexe. Paradoxale, car de telles recherches permettraient de spécifier plus précisément l’intervention des différents mécanismes et de mieux les comprendre.
Une étude américaine publiée en 2003 apporte un début de réponse. Installés dans la machine d’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM), les sept participants de l’étude étaient des joueurs considérés comme novices. Ils connaissaient les règles et quelques stratégies, mais n’étaient pas experts dans la pratique. Face à eux, un échiquier comportant des pièces blanches et rouges et un chronomètre de 30 secondes pendant lesquelles ils devaient déterminer mentalement à chaque nouvelle configuration proposée le meilleur coup à jouer pour les blancs., Les résultats sont quelque peu surprenants pour les auteurs de l’étude
: ils observent un manque d’activation au niveau du lobe frontal dans sa partie latérale (lieu du raisonnement et de la logique) et une présence d’activations au niveau des lobes pariétaux. Conclusion: les échecs nécessiteraient avant tout des compétences spatiales, qu’il s’agisse par exemple de repérer où se situent les pièces, d’anticiper leurs déplacements possibles au prochain coup ou de positionner son attention au bon endroit sur l’échiquier. Identifier le plus rapidement possible la pièce essentielle pour le coup suivant est un atout majeur aux échecs, plus que de déplacer rapidement son regard sur l’ensemble de l’échiquier. « Dans le jeu d’échecs, la vision joue un rôle énorme. Si on donnait à un grand joueur le codage que l’on donne aux machines, c’est-à-dire un codage sous forme discrète ou propositionnelle de la position des pièces, ils n’arriveraient pas à jouer! Parce que l’être humain a une appréhension globale visuelle qui est exceptionnelle. Il perçoit des analogies visuelles », affirme le Pr Ripoll. Le raisonnement par analogie consiste à traiter une situation nouvelle en référence à une situation ancienne. Il permet de faire une sorte de comparaison entre les éléments de deux situations similaires, dont bénéficieraient les grands joueurs d’échecs, capables d’identifier des analogies fortes entre des parties différentes. « L’analogie est un raccourci qui permet à la fois d’économiser du temps de traitement et de repérer immédiatement des similitudes pertinentes », avance le chercheur.
Ceux qui jouent ont déjà une certaine affinité avec le raisonnement. Ils se révéleront donc meilleurs que les autres, mais pas grâce au jeu d'échecs.
Le raisonnement par analogie
Dans l’étude américaine, les lobes frontaux n’étaient pas particulièrement sollicités. Pas étonnant si l’on considère, comme le Pr Ripoll, qu’associer l’expertise des échecs et le raisonnement est une idée dépassée. « Avant, on pensait qu’un expert se différenciait d’un novice par une capacité au raisonnement prodigieuse, par exemple une capacité à faire des inférences à plusieurs pas par rapport à la situation actuelle. En réalité, dans la plupart des situations de jeu, l’expert a une base de connaissance tellement énorme, structurée d’une telle manière, qu’il parvient à réactiver de manière très rapide des situations de jeu pertinentes. » En quelque sorte, le bon joueur ne raisonne pas, ou peu, ce qui lui fait gagner du temps
! « En s’appuyant sur des situations de jeu qu’il a déjà analysées, la quantité d’informations que le joueur a à traiter pour essayer d’explorer les différents coups possibles va être beaucoup plus réduite. Il fonctionne en référence à ses connaissances passées », poursuit le Pr Ripoll. Pourtant, certaines études ont mis en évidence l’implication du lobe frontal dans les échecs, notamment chez des joueurs de très haut niveau. « Les grands maîtres tendent à avoir des activations au niveau du lobe frontal et chez certains on observe tout un ensemble d’aires cérébrales qui semblent coordonnées lorsqu’ils pensent à des positions », commente Pr. William Bart, de l’Université du Minnesota, l’un des auteurs de l’étude américaine. Mais il faut rester prudent: la région frontale est la plus élaborée de notre cerveau, donc la plus complexe et la plus énigmatique à percer.

Deep Blue l’inhumain
Un fait semble tout de même reconnu
: le traitement spatial est essentiel dans la pratique du jeu d’échecs. D’une part, les pièces sont nombreuses – chaque joueur en a 16 – et, d’autre part, chacune a un mouvement de déplacement qui lui est propre et qui varie en fonction du contexte. Exemples: les huit pions ne peuvent avancer que vers l’avant verticalement et d’une seule case à la fois, sauf lors de leur premier coup et lorsqu’ils prennent une pièce. Le fou bouge en diagonale, toujours sur la même couleur, tandis que la dame peut se déplacer horizontalement, verticalement et en diagonale d’autant de cases qu’elle le souhaite – ce qui confère à cette pièce le plus grand pouvoir du jeu. Notre cerveau doit donc probablement être attentif à toutes ces configurations possibles et gérer ce large choix qui s’offre à lui à chaque coup, en choisissant la pièce à déplacer et l’endroit où la positionner. Malgré ses formidables atouts, le cerveau humain d’un joueur moyen est bien loin des capacités d’une machine comme Deep Blue, l’ordinateur d’IBM qui a affronté le champion Russe Garry Kasparov (voir encadré). « En moyenne, pour chaque coup à jouer, Deep Blue évalue 40 possibilités. En une demi-seconde il fait le tri sur les 40, et sait qu’il y en a quatre ou cinq susceptibles de l’intéresser pour le prochain coup. Il regarde alors les répliques possibles de l’adversaire. Et il développe cette stratégie sur 12 niveaux, c’est-à-dire qu’il a à chaque coup 12 niveaux d’avance! », affirme Fabien Torre, maître de conférence à l’Université de Lille 3. La machine semble donc aujourd’hui avoir largement battu l’homme moyen. Mais il est inutile de les comparer. « L’homme ne raisonne pas en ces termes-là, il devient bon par apprentissage, tandis que la machine gagne avec la “force brutale”, en développant tous les coups dès le départ », précise-t-il. Que de chemin parcouru depuis le VIIe siècle après J.-C., qui marque probablement l’origine historique du jeu d’échecs! « Les premiers textes datent du début de l’an 600, en Perse. Les premières pièces trouvées par des archéologues sont de la même époque à peu près et ont été trouvées sur des terres perses », précise Jean-Louis Cazaux, auteur de plusieurs livres sur les échecs. Les règles n’existent pas encore. Les premières apparaissent sous l’époque musulmane vers l’an 800. Le jeu comporte alors deux camps de 16 pièces sur un échiquier de 8x8 unicolore, blanc. Les cases bicolores sont une invention européenne, elles voient le jour quand le jeu arrive en Espagne vers l’an 1000. Les premières pièces des plus beaux jeux étaient alors vertes et rouges. Au cours des années, l’homme change l’identité de certaines pièces.
Avant le Moyen Âge, la dame était un vizir, le conseiller du roi, et le fou un éléphant. Puis il complexifie les règles de leurs déplacements, avec un tournant au XVe siècle, en Espagne. « Vers les années 1475, on se met à jouer avec une dame que l’on dit “furieuse”. Elle se déplacera alors désormais librement dans les trois directions, alors qu’avant elle ne bougeait que d’une seule case en diagonale. Le fou va aussi acquérir plus de pouvoir en bougeant librement en diagonale et non plus en sautant d’une seule case », souligne-t-il. L’histoire des échecs semble être étroitement liée à celle des sociétés. « C’est sans doute la reine d’Espagne Isabelle, qui, en chassant les Arabes et les Juifs, a inspiré la dame avec le fort pouvoir. Les Juifs vont ensuite répandre le jeu dans toute l’Europe », postule J.-L. Cazaux. Les règles dans leur version actuelle se stabilisent ensuite au XVIIe siècle.

Un jeu d’enfants?
Quels bénéfices cognitifs tire-t-on aujourd’hui des échecs
? Quel est leur impact sur le développement cognitif? « L’évaluation du gain pour les enfants est difficile à quantifier, parce que ceux qui vont jouer aux échecs ont déjà une certaine affinité avec le raisonnement. Ils se révéleront donc meilleurs que les autres, mais il ne faut pas en conclure que c’est grâce au jeu d’échecs », avertit le Pr. Ripoll. Le jeu apporte quand même des compétences générales exploitables plus tard. « Si les échecs faisaient partie de l’enseignement, les enfants pourraient en tirer le goût de la réflexion, la capacité à se concentrer et le plaisir du raisonnement », conclut-il. Mais est-ce utile d’apprendre à jouer aux échecs si l’on veut savoir lire une carte routière plus vite? Pas sûr. Beaucoup d’autres activités, sportives notamment, peuvent se révéler tout aussi efficaces pour développer son orientation spatiale…♦

Le 10 premiers commandements selon Pandolfini




1.    Soyez agressif, mais jouez solidement, sans prise de risque inutile.
2.    Faites en sorte que chaque coup ait un but.
3.    Si vous connaissez le style de votre adversaire, profitez-en. Par contre, dans l’analyse finale, jouez la position, pas le joueur.
4.    N’ignorez pas les coups de votre adversaire.
5.    Ne faites pas d’échecs inutiles. Faites un échec uniquement quand cela en vaut la peine.
6.    Répondez à toutes les menaces. Essayez de le faire en améliorant votre position et/ou en contre-menaçant à votre tour.
7.    Jouez pour l’initiative. Si vous l’avez, conservez-là. Sinon, saisissez-là.
8.    Quand vous échangez, essayez au moins de récupérer autant que vous avez perdu.
9.    Prenez avec la pièce de moindre valeur, sauf s’il y a une bonne raison de ne pas le faire.
10.                      Réduisez vos pertes. Si vous devez perdre du matériel, perdez-en le moins possible.